B) En France
Aujourd’hui plus de 6 millions de familles françaises sont définies comme étant des utilisateurs quotidiens du drive dans les supers marchés, au moins deux ou trois fois par mois. Cependant il fallu beaucoup de temps pour que le drive s’impose en France. En effet, après un départ assez lent, le drive a explosé durant ces trois dernières années et pourrait être par ailleurs l’avenir du commerce mondial.
La première enseigne ayant cru à ce concept révolutionnaire et unique au monde fut Auchan en lançant sa première structure de drive à Leers, près de Lille dès juin 2000. Depuis ce jour, le drive s’installe en France. Le développement des enseignes du drive se fait donc petit à petit : laissant grandir de manières inégales ce concept suivant les régions. Si dans les premières années de son apparition, il a du mal à satisfaire les investisseurs et les consommateurs, il finit par trouver sa place sur le territoire du commerce et est définit comme étant un modèle de consommation, qui s’ancre progressivement dans les habitudes d’achat. Familles nombreuses et jeunes couples correspondent donc au profil type de l’utilisateur drive et y dépensent en moyenne 566 euros par an et par foyer. Généralement les premières commandes sont peu conséquentes, ce sont des essais.
Une étude réalisée par Nielsen Homescan (Leader mondial des études et de l’information) en Octobre 2013 en France, permet de constater que le drive est en plein essor : le taux de pénétration durant l’année 2010 était de 10% pour les familles possédant des enfants de 0 à 11 ans et est passé à 32,4% au cours de l’année 2012. Pour les jeunes couples, il est passé de 9,7% en 2010 à 24,8% en 2012. Quant au bilan de l’année 2012, il a achevé de convaincre les plus sceptiques : 3 drives ouvraient chaque jour en France et les clients y ont dépensé plus de 2 milliards d’euros.
L’expérience de ce nouveau concept fut donc concluante, ouvrant sur de nombreuses perspectives pour le marché de la grande distribution qui était à cette période dans une phase de difficulté face à l’essor du hard discount. Après Auchan, nombreuses fut les enseignes à se lancer dans ce nouveau concept tout à fait pertinent, comme par exemple E. Leclerc en 2007, suivit par Intermarché et Carrefour. Aujourd’hui on observe une guerre des enseignes. On retrouve 3 enseignes dans le top 15 des sites de e-commerce en 2014, Carrefour avec 7 587 000 visiteurs uniques moyens par mois, E.Leclerc avec 5 553 000 visiteurs et Auchan avec 4 890 000 visiteurs.
Cependant, malgré un premier aspect totalement positif, la limite des produits frais et la probable désertification des rayons par les clients, fait peur à ces enseignes nationales. En effet, l’achat impulsif lié aux promotions et à l’organisation stratégique visuel des rayons est atténué lorsqu’il est réalisé sur internet. La prochaine étape serait donc pour ces grands distributeurs d’adapter la conception du drive pour les produits que les consommateurs aiment choisir et leur donner envie de sortir de leurs voitures.
Par ailleurs il faut noter que l’Etat souhaite réguler l’expansion frénétique des drives afin notamment de protéger les petits commerces de proximité qui voient s’installer des géants à proximité des foyers de consommation.
Le drive a un autre avantage, il a permis des ouvertures d’emplois comme livreur-préparateur de commande, chaque préparation de commande prend à peu près 10 minutes pour le préparateur.
